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EVADEZ-MOI

9 mai 2024

Les forêts de Waldenstein - Stéphane Héaume - Rivages

 

 

Les éditions Rivages ont publié ce mois-ci dans leur rayon Littérature générale Les forêts de Waldenstein, un roman court mais empli de noirceur. La couverture et la quatrième de couverture m'avaient intriguée.

Wald n'a pas 40 ans mais se sait condamné. Il décide de retourner sur les lieux de son enfance pour un retour aux sources, revoir Ambrose, celui qui lui a appris l'amour de la sculpture. L'occasion aussi de faire ce voyage avec toujours dans son esprit son frère jumeau, décédé à Waldenstein quand ils avaient 10 ans.

Dans une ambiance très angoissante, l'auteur nous emmène dans une contrée qui a été ravagée par une armée, une armée dont on ne saura jamais à quelle nation elle appartient. Une région quasi désertée. Un ancien palace sans client, tombé en désuétude, non entretenu, où vivent le commandant de cette armée et l'amour de jeunesse de Wald.

Cette tension dans le texte va s'accroitre au fil des pages jusqu'à la révélation finale.

 

J'aurais pu passer à côté de ce petit roman et ça aurait été dommage. 

Des phrases courtes, sans longueurs inutiles et alternant le récit de Wald à son frère et les pages d'un journal tenu par Ambrose racontant cette attaque d'une armée de sauvage, ce roman se lit d'un traite tant il happe le lecteur dès le premier chapitre.

 

Résumé éditeur :

De son enfance, Wald ne garde que des bribes de souvenirs. Lorsqu’il revient à Waldenstein, une ancienne station thermale qu’il a fuie jadis, il ne sait pas encore ce qui l’attend. Le majestueux palace familial est à l’arrêt depuis longtemps. Seul Ambrose, le vieil organiste et sculpteur, veille sur le village à l’abandon, accompagné de son énigmatique apprenti. Waldenstein recèle bien des mystères assoupis dans ses forêts enneigées… Mais rien n’arrêtera Wald dans sa quête d’un passé hanté par les mensonges et les sortilèges. 
Porté par une plume ciselée, un roman envoûtant aux accents de conte nordique et de sombre féerie gothique.

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6 mai 2024

Comment Voyager dans la Terres oubliées - Sarah Brooks - Sonatine

 

 

Les éditions Sonatine présentent ce roman en 4ème de couverture comme "l'improbable rencontre de Jules Verne et Stephen King dans le Snowpiercer". Eh bien c'est tout à fait ça. Pour celles et ceux qui n'ont pas vu le film Snowpiercer, je vous conseille de le visionner, il est excellent. 

La référence à Jules Verne est indiscutable tant ce roman d'aventure fait penser à 20000 lieues sous les mers notamment. Le référence à King est plus incertaine.

Tout ceci, vous l'aurez compris, pour vous convaincre du fait que ce roman est un excellent roman alliant aventure et horreur même si cette dernière n'est pas aussi effrayante qu'on le voudrait.

Sarah Brooks nous fait voyager dans le Transsibérien qui relie Pékin à Moscou. La ligne de chemin de fer traverse les "Terres Oubliées", réputées "infectées", peuplées de créatures dangereuses et matérialisées par un paysage qu'il est très fortement conseillé de regarder. Ce voyage est le premier depuis celui qui a vu le train tout entier "infecté" à cause, selon la version officielle, de la mauvaise qualité du verre des fenêtres ayant entrainé des fissures qui ont permis à l'air vicié des Terres Oubliées de pénétrer dans le train et de causer la mort de plusieurs personnes.

Les passagers de ce Pékin-Moscou sont répartis entre la première et la troisième classe. Il y a une comtesse, un professeur, un docteur, une gamine, des soldats, des stewards. Dans une ambiance qui fait penser au roman d'Agatha Christie pendant une bonne partie du voyage, la peur va prendre le pas sur l'inquiétude parmi les passagers et les membres de l'équipage.

On peut très bien lire ce roman comme un roman d'aventure et s'arrêter là.

On peut aussi voir un message plus politique, voir même plusieurs. On pourrait sourire au fait que les terres "infectées" soient la Chine et la Russie. On pourrait aussi faire une passerelle entre ce train qui transporte en fait l'Homme au sens large du terme. Une destruction de la nature, des mutations génétiques imputables à l'Homme et du train, comprenez aussi la pollution engendrée par ce train qui fonctionne au charbon, utilise énormément d'eau, etc, etc... En tous cas, j'y ai vu une allégorie assez claire et, bien que poussée à l'extrême, souligne bien tout ce qu'engendre l'Homme.

Bref, c'est passionnant quelle que soit la façon dont vous l'aborderez. C'est du fantastique à l'état pur.

C'est une nouveauté des éditions Sonatine, traduite par Heloise Esquié. Mention spéciale à Rémi Pépin pour la sublime couverture.

 

Résumé éditeur :

XIXe siècle. Quels secrets renferment les Terres oubliées, ces vastes étendues entre la Russie et la Chine totalement coupées du monde ? La seule activité que l'on y connaisse est le passage du Transsibérien Express. Si la traversée est réputée dangereuse, les voyageurs ne manquent pas, tous attirés par les mystères et les légendes de ce territoire isolé. Malgré d'inquiétantes rumeurs à propos d'un accident survenu lors du dernier trajet, la compagnie l'assure, tout est désormais sécurisé. Et le prochain départ est là pour l'attester. À bord, les passagers s'installent, font connaissance. Mais si tout semble se présenter au mieux, certains ont des raisons particulières d'être là. Marya, par exemple, qui a l'impression qu'on lui cache la vérité sur la mort de son père, survenue peu après la dernière traversée. Ou bien Weiwei, l'enfant née dans le train, qui en connaît chaque recoin et secret par coeur. Sans oublier la mystérieuse Capitaine, dont la discrétion confine à l'invisibilité. Alors que le Transsibérien Express commence sa course folle, des événements d'abord imprévisibles, puis très vite incontrôlables, se produisent.

4 mai 2024

Malheur aux vaincus - Gwenaël Bulteau - La Manufacture de Livres

 

 

Pour son troisième roman à La Manufacture de Livres, Gwenaël Bulteau nous ramène plus d'un siècle en arrière, en pleine colonisation de l'Algérie mais aussi d'une grande partie de l'Afrique noire. Le gouvernement français et surtout son armée peinent à se remettre de l'affaire Dreyfus qui a non seulement entaché l'armée mais a également exacerbé l'antisémitisme français.

 

C'est dans une Alger cosmopolite que ce déroule ce superbe polar où se mêlent l'Histoire et les exactions commises par des troupes de soldats français le plus souvent racistes ou plus exactement ayant l'esprit "colonialiste" traitant les noirs en esclaves, les juifs en une race à mépriser et les arabes en indigènes crasseux et incontrôlables.

 

Quand des meurtres d'encaisseurs à la solde des banques, puis le massacre d'un couple de nantis et de leurs domestiques, se produisent, la police française ne sait plus où donner de la tête alors qu'une petite bande de gamins joue les troublions dans les rues et sur le port.

 

On a là un roman policier plein de rebondissements avec des personnages hauts en couleurs. Les faits qui sont décrits, s'ils sont fictifs, n'en restent pas moins des exemples de ce qui est arrivé et arrive encore durant les guerres, passées, présentes ou futures.

 

C'est un texte puissant, très bien construit, et servi par une écriture sans fioritures.

Certaines scènes décrites peuvent heurter mais elles sont nécessaires à la force de ce polar historique particulièrement réussi.

 

A découvrir à La Manufacture de Livres.

 

Résumé éditeur :

1900. Sur les hauteurs d’Alger la blanche, la demeure de la famille Wandell vient d’être le théâtre d’un massacre. Six meurtres : maîtres et domestiques ont été assassinés. Tout porte à croire que deux forçats détachés du bagne et travaillant là auraient cherché ainsi un moyen de s’évader. Le lieutenant Julien Koestler, chargé de l’affaire, entreprend de partir à leur recherche à travers la foule grouillante d’Alger. Mais l’enquêteur doit naviguer dans une ville qui, en écho à l’affaire Dreyfus, tremble sous la pression d’un antisémitisme divisant la population des colons français. Sans compter cette série de vols dont sont victimes les employés de plusieurs banques pendant leur service. Et ne faut-il pas aussi essayer d’en savoir plus sur cette effroyable expédition coloniale en Afrique Noire qui impliqua la famille Wandell, quelques mois auparavant…

2 mai 2024

Joli mois de Mai - Alan Parks - Rivages

 

 

 

 

Les enquêtes de McCoy, ça fait maintenant 4 ans que j'attends la suite chaque année. Après Janvier Noir, L'Enfant de Février, Bobby Mars forever et Les Morts d'Avril, voici enfin Joli mois de Mai.

On retrouve avec toujours un énorme plaisir McCoy et son co-équipier Wattie, bien évidemment Steve Cooper et en personnage principal Glasgow. Ce n'est pas juste un décor, c'est toute une population que l'auteur nous dépeint. Les riches, les escrocs, les flics, les travailleurs, les pauvres, les sans-abris, les truands, les prostituées, tous se croisent dans les pubs qui semblent être plus que très nombreux.

Cette fois-ci le roman débute après les faits. Un salon de coiffure est incendié, apparemment par trois jeunes, faisant cinq victimes, deux femmes et trois fillettes venues se faire belles pour une fête.

Lors de leur transfert au tribunal, les trois jeunes suspects sont enlevés et l'un d'eux réapparait très vite, mort, ayant subi des tortures horribles par un pseudo justicier.

McCoy est sur l'affaire, mal remis d'un séjour à l'hôpital.

Wattie, lui, s'occupe du meurtre d'une jeune femme retrouvée dans un cimetière.

 

Alan Parks démontre encore une fois qu'il ne faut jamais se fier aux apparences et que les "méchants" ne sont pas forcément les pires ni forcément coupables de toutes les horreurs commises à Glasgow. Jeu de pouvoir, d'influence, jalousie, effet de masse et aveuglement sous l'emprise de la colère, pauvreté et tout ce qu'elle peut pousser à accepter, tout cela, encore une fois, l'auteur nous le jette aux yeux.

C'est encore très violent et dérangeant mais c'est surtout encore meilleur, à chaque tome. Il me tarde déjà de savoir ce que Juin nous réservera l'an prochain.

Ce roman peut se lire seul mais si vous en lisez plusieurs, c'est absolument dans l'ordre. Dans tous les cas, faites moi confiance, lisez les tous et vous verrez qu'on ne peut plus se détacher de ce flic souvent border-line qui fume et boit trop et qui a un coeur immense. Je suis pour ma part une fan de la première heure et je le reste avec ce cinquième opus.

C'est aux éditions Rivages et traduit par Olivier Deparis.

 

Résumé éditeur :

5e opus de la série Harry McCoy. Le voile du deuil s'est abattu sur Glasgow: un salon de coiffure a été ravagé par un incendie qui fait 5 morts. Lorsque trois jeunes sont arrêtés, la foule de déchaîne. Mais sur le trajet vers la prison, le fourgon cellulaire est attaqué et les trois jeunes gens enlevés. Le corps de l'un d'eux est retrouvé le lendemain. L'inspecteur Harry McCoy n'a que peu de temps pour empêcher les deux autres de subir le même sort.

28 avril 2024

La trilogie des araignées - Ezekiel Boone - Actes Sud

 

J'ai pas mal entendu parler de cette trilogie mais j'ai très longtemps hésité parce que, je dois l'avouer, j'ai un peu peur de ces bestioles.

Mais comme je suis sans doute un peu masochiste sur les bords, j'ai fini par l'acheter et je me suis lancée.

L'auteur utilise tous les codes et stéréotypes du genre avec un esprit assez années 80. On pensera immédiatement, pour les plus de 45 ans, à "Des serpents dans l'avion" ou "L'invasion des abeilles tueuses", ces films de série B qu'on allait voir au ciné quand on était ados et qui nous faisaient souvent faire des cauchemars.

 

On aime ou pas, moi je me suis régalée. Entre les araignées dans l'avion, celles sur le bateau jusque dans le labo, tout est ultra classique mais ça fonctionne encore sacrément bien.

Le roman est aussi addictif qu'un bon film "à sensations".

Dans le premier tome nous faisons connaissance avec un flic, une chercheuse spécialisée en arachnides, une présidente des Etats-Unis et son conseiller, une gamine, des survivalistes qui décident de s'enfermer dans le bunker des voisins. Bref une joyeuse et courageuse troupe qui assiste impuissante à l'invasion des araignées.

Très loin d'un roman sans fond, l'auteur en profite pour gratter là où ça démange et pointe du doigt les complotistes mais aussi les négationnistes.

C'est ultra rythmé, impossible à lâcher avant le dénouement qui n'en est pas un. Bien évidemment, absolument rien n'est crédible mais ce n'est certainement pas ce qu'il faut attendre de ce genre de série. On joue à se faire peur comme des gamins et, pour les moins jeunes, on retrouve cette ambiance très années 80 avec des bestioles très mortelles, des personnages très courageux qui semblent presque invincibles et une Amérique toute puissante qui n'a pas peur et qui va sauver l'univers...

Je ne vous résumerai pas les tomes au risque de spoiler.

A lire entre deux lectures plus "sérieuses" ou juste pour changer de genre, varier les plaisirs de lecture.

C'est chez Actes Sud et traduit par Jérôme Orsoni.

 

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21 avril 2024

Un dernier été - Elin Hilderbrand - Les Escales

 

Trop de polar tue le polar, je voulais faire une pose "blanche" et j'ai cherché des auteur(e)s qui se rapprochent d'une écrivaine que j'aime beaucoup : Laura Kasischke. Je me suis arrêtée sur Elin Hilderbrand, j'en ai choisi deux dont celui-ci avec lequel j'ai choisi de commencer.

Vivian Howe vit sur l'île de Nantucket. Elle écrit des romans qui rencontrent un réel succès. Alors qu'elle s'apprête à voir publier son dernier titre, Petite Chérie, Vivian est renversée par un véhicule pendant qu'elle faisait son jogging. Elle n'y survivra pas mais se retrouve en compagnie de Martha (chacun choisira où il pense qu'on peut être une fois parti) qui lui offre une fenêtre de 90 jours afin de voir comment ses trois enfants et sa meilleure amie arrivent à faire leur deuil. Elle lui donne également la possibilité de donner trois "coups de pouce".

On assiste alors à la douleur de ses proches mais aussi à leurs espoirs, leurs rancœurs, leurs suspicions, leurs trahisons, leurs amitiés et leurs amours avec un question en suspens : qui a tué Viviane et s'est enfui sans lui porter secours ? Tout le monde se connaît à Nantucket et c'est forcément l'un d'entre eux.

Ses filles, son ex-mari, son ex-petit ami du lycée, sa meilleure amie, son fils et son inséparable copain, son dernier compagnon, tous vont devoir affronter leurs secrets et leurs démons pendant que Vivian aura l'occasion de revivre quelques instants choisis de son passé.

Ses proches devront accepter son départ, renouer des liens et en créer d'autres, et Vivian devra accepter de les laisser à la fin des 90 jours qui lui ont été impartis.

Je dois avouer que je me suis vraiment régalée à lire ce roman bien moins "roman d'été" qu'il n'est annoncé. Les personnages sont parfaits et la question de savoir qui est le conducteur responsable du décès de Vivian apporte juste ce qu'il faut de mystère pour faire de ce livre ce qu'on appelle un "roman fleuve". J'ai passé un excellent moment et je relirai sans aucun doute cette auteure.

Pour conclure, effectivement, si vous aimez les romans de Laura Kasischke, vous aimerez celui d'Elin Hilderbrand.

C'est publié en grand format par Les Escales et traduit par Alice Delarbre.

 

Résumé éditeur :

Sur l'île de Nantucket, l'été s'annonce plein de promesses. Willa jubile : elle est à nouveau enceinte, après trois fausses couches. Sa petite sœur Carson, elle, ne pense qu'à faire la fête au Chicken Box. Quant à leur frère, Leo, il est tiraillé entre sa petite amie et son désir de liberté. 
Bientôt, ils pourront reprendre leurs traditions estivales, déjeuner en famille au Yacht Club, choisir une glace chez Cône... Et célébrer la sortie du nouveau roman de leur mère, la célèbre Vivian Howe ! 
Tout bascule quand Vivi est renversée par une voiture. 
De là où elle est, Vivi observe avec fierté ses trois enfants tracer leur chemin vers l'âge adulte, guidés par son amour infini.

17 avril 2024

La piste du vieil homme - Antonin Varenne - La Noire Gallimard

 

Un roman d'Antonin Varenne, je l'attends toujours avec beaucoup d'impatience. Ce qui est impressionnant avec Antonin c'est sa faculté à traiter n'importe quel sujet, que cela soit de la littérature dite "générale" comme du roman noir. C'est bien là qu'on reconnait le talent non ?

Cette fois-ci, l'auteur nous traine sur la piste du vieil homme, une piste qui s'enfonce dans la brousse de Madagascar.

C'est justement un vieil homme qui part sur cette piste afin de retrouver son fils dont personne n'a de nouvelles depuis six mois. Il est inquiet mais il veut aussi tenter de parler à ce "pas un très bon fils" car il "n'a pas été un très bon père". Mais cet homme ne reculera devant rien ni personne pour aider son fils.

Ce superbe texte sert aussi de terrain pour une découverte de l'île, son paysage, son relief, les difficultés de circulation. Mais aussi la culture, la langue, toutes ces "couleurs locales" mélange d'origines ethniques, de reste de colonialisme, la pauvreté qu'on a, ici en France, bien du mal à imaginer.

On découvre des religieuses et des hommes qui manquent de ressources pour aider la population dans un pays où l'instruction, l'éducation, font peur au gouvernement car un peuple instruit est un peuple qui se soulèvera contre ceux qui les dirigent et, parfois, les contraignent par la peur. Quand les petits malfrats se prennent pour des caïds de Medellin, ils jouent de la Kalashnikov comme de la machette et n'hésitent pas à dépouiller les vazahas.

Pour avoir discuté de ce roman avec un de mes collègues, malgache, c'est encore pire que décrit ici et cela donne, pour moi, encore plus de poids à ce roman.

C'est à lire absolument dans la collection La Noire de Gallimard.

 

Résumé éditeur :

Simon, septuagénaire, a depuis longtemps rompu avec la France et avec ses enfants. Il est installé depuis des années à Madagascar, où il a monté une petite affaire de tourisme. Mais lorsqu'une lettre de sa fille lui apprend que son frère, Guillaume, est lui aussi à Mada et qu'il ne donne plus signe de vie depuis plusieurs mois, Simon part aussitôt à sa recherche. Par les routes et les pistes ravagées de la Grande Île, il suit les indices laissés par son fils. Au rythme chaotique de son voyage, de rencontres en souvenirs, Simon tente de se réapproprier son histoire. Mais n'est-il pas trop tard pour réparer le lien ténu qui l'unit encore à ses enfants ?

14 avril 2024

Le dernier roi de Californie - Jordan Harper - Actes Noirs

 

Cette image vous fait penser à Breaking Bad ? Eh bien rien d'anormal. Luke revient dans sa "famille", quelque part dans le désert californien. Son père est en prison mais de là-bas, il continue à contrôler son gang de trafiquants de drogue. Le coeur noir est certes un gang au nombre de membres restreint, il n'en reste pas moins une famille.

Jordan Harper, dans ce roman violent, démontre la force des liens au sein de ces clans. 

Ces liens peuvent vous ramener parmi les vôtres de gré ou de force.

Luke avait été emmené loin après que son père a tué un homme devant ses yeux de gamin. Devenu adulte, n'ayant d'autres famille que les membre du gang, il pense revenir temporairement, le temps de trouver un boulot et de se créer une vie rangée.

Callie, elle aussi membre du gang, ne souhaite qu'une chose, partir loin de tout ça avec Pretty Baby, son homme, une des petites mains du clan. Pour ça il lui faut les doubler sur une vente afin d'avoir assez de fric pour s'en aller.

Tous les deux vont comprendre qu'il est impossible de quitter une telle famille et encore moins de la voler.

C'est un roman avec beaucoup d'action, violent mais aussi empli de gestes d'amour, de loyauté et des trahisons qui vont souvent de pair avec. 

Je n'avais pas lu les précédents romans de Jordan Harper (La place du mort et L'amour et autres blessures) mais en voici un qui donne furieusement envie de découvrir les autres.

C'est chez Actes Noirs bien sûr et traduit par la talentueuse Laure Manceau.

 

Résumé éditeur :

Devore, Californie. Luke aurait préféré ne jamais retourner sur les terres de son enfance – l’événement traumatisant dont il a été témoin à l’âge de sept ans l’a changé à tout jamais. Il est hanté par la honte de ne pas avoir su l’encaisser comme un homme, un vrai Crosswhite, en digne héritier de son père, Big Bobby, à la tête du redoutable Combine. Mais une guerre de clans éclate et le fils prodigue se retrouve confronté à ce qu’il a toujours cherché à fuir. La devise de la famille ne laisse aucune place au doute : “Sang et amour”.
Reste à savoir s’il est prêt à sacrifier la personne qui compte le plus pour lui.

 

10 avril 2024

L'invention d'un père - Arnaud Friedmann - La Manufacture de Livres

 

"Le soir, il murmure à Béatrice l'histoire d'un père qui emmène sa fille dans une cabane au milieu des bois pour qu'elle y entende la caresse du vent à travers les feuilles. Un père qui veut sauver quelques moments avant de disparaître. Béatrice l'écoute. Il parvient presque à se convaincre, à trouver leur situation féerique, à na pas s'effondrer quand il lui demande pardon pour sa disparition prochaine."

 

Je pense que cet extrait résume bien ce roman poignant qui vous serrera le cœur.

 

Pourtant au départ ce père n'a rien d'un père, il ne devrait même pas avoir le droit de ressentir le moindre sentiment paternel ayant abandonné la maman quelques jours avant l'accouchement. Mais au seuil de la mort alors que sa fille Béatrice n'est qu'un tout petit bébé, il a besoin d'expier même s'il lui reste très peu de temps pour corriger un maximum de ses erreurs.

 

Construit en un huis-clos entre un père et un bébé dont il ne sait pas comment s'occuper, dans une cabane abandonnée au fond d'un bois, ce texte est donc un mea culpa mais comme tous les regrets, cette introspection, ce besoin de vivre toute une vie en quelques jours, interviennent trop tard.

 

Comme dans son précédent roman, l'auteur crée un personnage qui n'est pas tout à fait celui que le lecteur pense découvrir. Tout le talent d'Arnaud Friedmann, hormis sa superbe plume, réside dans la psychologie qui incarne ses textes, dans l'ambiguïté de ses personnages principaux. On n'est vraiment pas loin du roman noir, l'auteur flirte ouvertement avec le genre.

 

C'est un magnifique texte à découvrir à La Manufacture de Livres.

 

Résumé éditeur :

Cet enfant, il l’avait désiré et pourtant, à quelques jours de l’accouchement, il avait fui. Incapable d’en faire plus, de devenir père. De sa fille, il ne connaissait que le prénom, le jour et l’heure de naissance, reçus par texto. Mais il a appris qu’il ne serait pas question pour lui de faire des projets d’avenir. « Fulgurant », lui a dit le médecin en parlant de sa maladie. Il n’a plus que quelques mois à vivre, quelques mois pour être père. Alors il va aller chercher le bébé, l’enlever. Dans une baraque perdue au milieu des bois, il se cachera avec elle et s’inventera père.

8 avril 2024

Un piège de papier - Eva Garcia Saenz de Urturi - Fleuve Noir

 

Après Le silence de la ville blanche, puis Les rites de l'eau, je me faisais un plaisir de retrouver Kraken pour une nouvelle enquête.

J'avais lu des retours un peu tièdes concernant ce troisième opus mais ce genre de choses est loin de me faire renoncer. J'ai donc acheté Un piège en papier et le moins que je puisse dire c'est que je ne regrette pas mon achat !

Cette fois-ci, l'auteure nous fait assister à deux enquêtes étrangement similaires sauf dans le temps puisque l'une se déroule de nos jours, la seconde, ou la première, bref la deuxième se déroule au moyen âge, à la fin du XIème et au début du XIIème siècle, dans la même ville.

S'inspirant de l'Histoire de sa région, l'auteure livre ici un superbe roman policier médiéval ainsi qu'une enquête mouvementée pour Kraken. Ce dernier se rend à une rencontre avec un auteur "anonyme" devant se montrer pour la première fois et auteur d'un roman historique portant sur les familles ancestrales et fondatrices de Vitoria, ville d'où il est originaire. L'auteur ne se montrera pas. Eva Garcia Saenz de Urturi invente deux univers parallèles reliés par ce livre dont les faits relatés ont une fâcheuse tendance à se réaliser dans le présent.

J'aimerais dire que j'ai autant aimé le déroulement des enquêtes aux deux époques mais ça serait faux. J'ai vraiment été emballée par celle se déroulant dans le passé avec les seigneurs, comtesses et vassaux, leurs amours, leurs malheurs, la famine, les maladies et les attaques de villes fortifiées. Les meurtres des deux enquêtes sont similaires et Kraken n'a que le roman pour l'orienter dans ses propres en quêtes.

La partie "actuelle" est tout aussi prenante mais l'aspect médiéval est assez rare dans les polars que je lis d'ordinaire que ça m'a tout de suite emportée.

Même s'il y a des personnages récurrents dans les trois tomes de cette série, les personnages sont très bien remis dans le contexte. Si vous n'avez pas lu les deux premiers ou même si vous n'en gardez que peu de souvenirs, vous pourrez lire celui-ci sans aucune gêne.

Bref, j'ai adoré et j'attends le suivant avec impatience, s'il doit y en avoir un.

C'est chez Fleuve Noir et traduit par la talentueuse Judith Vernant.

 

Résumé éditeur :

Alors que la récente publication d’un roman historique, Les Seigneurs du temps, rencontre un immense succès auprès des habitants de Vitoria, l’inspecteur et profiler Unai López de Ayala, dit Kraken, est confronté à des meurtres aussi cruels qu’abjects. Quand il comprend que le modus operandi imite celui des exécutions moyenâgeuses décrites dans le livre, l’auteur devient rapidement un suspect. Or, personne ne connaît ni son nom ni son visage.
Pour démêler le vrai du faux dans cette enquête, Kraken devra creuser dans le passé de la ville et affronter ses propres démons. Car, entre les pages de ce manuscrit maudit, se cache un lourd secret…

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